Pas de low cost sur le trajet Phnom Penh-Athènes, nous avons donc réservé nos billets de retour vers l’Europe chez Qatar Airways.
Départ le 6 Février à 16h10, 10h35 de vol (dont escale d’1h à Ho Chi Minh) pour une arrivée à 22h45, heure locale à Doha. Nous tentons le lounge dans l’aéroport qui est accessible avec nos billets économy moyennant quelques dollars mais malheureusement il est complet. L’aéroport de Doha est en pleine expansion et le trafic ne s’interrompt pas de toute la nuit. Nous rejoignons un hall d’embarquement, transformé en dortoir collectif. Nous passons la nuit là et redécollons à 7h20 pour Athènes. 5 heures de vol, c’est largement assez pour nous permettre de terminer de regarder les films commencés dans l’avion de la veille.
En tant que citoyen EU, les formalités à l’arrivée sont rapides. Bagages, prise de température hivernale européenne (ça pique !), taxi et nous pouvons nous poser à l’ Hôtel Minoa que nous avons réservé pour 12 nuits, El Diablo étant sensé débarquer au Pirée le 19/02.
Le séjour en Grèce débute merveilleusement bien : l’hôtel est correct, bien situé à 300m du métro, 4 stations de l’Acropole, nous avons du beau temps, idéal pour visiter Athènes. Parfois, nous pouvons même sortir sans pulls .
Les journées passent rapidement et respectent, a peu près, le schéma suivant :
Lever vers 8h30, petit déj, toilette, 2h-2h30 d’école, départ de l’hôtel, déjeuner composé d’une bière et d’une pita, ballade dans la ville et ses multiples sites archéologiques , retour à l’hôtel vers 18h , douches, resto sympa à 10 min à pied et soirée cinéma à l’hôtel.
Les sorties nous permettent de voir à quel point la crise a touché les Grecs. Le nombre de SDF a explosé, il y a un nombre impressionnant de commerces fermés et de constructions abandonnées. A l’extérieur de la ville ce sont carrément des sites industriels qui sont à l’abandon. Le gouvernement a ses torts mais l’Europe avec ses règles d’austérité les saigne et avec un taux de TVA à 23%, le litre d’essence à 1,70 Euro, je vois mal comment ils vont pouvoir redresser la barre sans y laisser encore des plumes.
Quelques jours après notre arrivée nous reprenons contact avec l’agence grecque qui représente NYK Lines, la compagnie qui assure le transfert d’El Diablo de Singapour au Pirée. Bonne nouvelle et fait très rare, le bateau va arriver avec 6 jours d’avance soit le 13 Février. S’il arrive assez tôt dans la journée, nous pourrons le récupérer le lendemain sinon il faudra attendre le Lundi 17.
Le seul point noir de ce séjour à Athènes est que notre paiement à l’agent de Singapour pour le transport d’El Diablo n’est toujours pas arrivé. Et bien entendu, en absence de paiement, pas de Bill of Lading et impossibilité de récupérer la marchandise au port d’arrivée.
Nous avions fait une demande de virement international le 27 Janvier, juste après avoir reçu la facture. Il a fallu rappeler la banque le 1er Février pour qu’ils comprennent bien ce qu’est un virement, et leur apprendre que leur fameux IBAN est loin d’être une norme internationale et que oui il est possible d’effectuer des transferts d’argent à destination de pays qui n’utilisent pas ce système.
La somme est finalement débitée de notre compte le 7 Février ( 10 jours plus tard quand même !) et est créditée sur le compte de l’agent de Singapour … le 19 ! Soit 12 jours après avoir disparue de notre compte et 22 jours après notre demande initiale ! Un cauchemar du 21 ème siècle ! A l’époque où des traders habiles peuvent couler l’économie mondiale en 3 clics de mulot, j’aurais gagné mon temps à aller en vélo en France, retirer l’argent au guichet et aller l’apporter moi-même à Singapour !
Finalement, l’arrivée anticipée du camping-car en Grèce que nous avions prise comme une bonne nouvelle s’est avérée être une catastrophe. Une semaine de stockage sur le port du Pirée aura été fatale à El Diablo.
En allant le récupérer le 20 Février nous ne pouvons que constater les dégâts : Ils ont d’abord essayé de pénétrer par la fenêtre de toit en piétinant au passage le capot et la capucine. La fenêtre a résisté mais pas le joint ni les stores. Ils ont finalement pénétré par une baie du côté passager qu’ils ont cassée et sont repartis avec du matériel photo, informatique, convertisseur, enceintes, fringues, … Le plus rageant est qu’ils ont également embarqué des souvenirs de notre périple et notamment la collection d’instruments de musique de Lisa !
Ecœurés, nous nous installons dans un camping au nord d’Athènes pendant 2 jours, le temps d’effectuer les démarches policières et celles avec l’assurance.
Nous passons ensuite une nuit à Delphes et revenons à Athènes récupérer une copie de notre dépôt de plainte. Il n’y a pas de représentant Laika pour remplacer notre baie vitrée en Grèce, alors nous décidons d’avancer notre départ pour l’Italie. Nous prenons un ferry de Patras à Bari le 24 Février.